Hommage à Roman Opalka et à son oeuvre "1965 / 1 - ∞"

Si je devais citer 5 personnes qui ont marqué ma vie, je mettrais sans aucun doute Roman Opalka dedans. Et si je lui rend cet hommage aujourd'hui via ce court article, c'est que ce grand monsieur nous quitté le 6 août dernier, mettant alors un terme à l'oeuvre de sa vie dont je vais vous parler ci-dessous.


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Si je devais citer 5 personnes qui ont marqué ma vie, je mettrais sans aucun doute Roman Opalka dedans. Et si je lui rend cet hommage aujourd'hui via ce court article, c'est que ce grand monsieur nous quitté le 6 août dernier, mettant alors un terme à l'oeuvre de sa vie dont je vais vous parler ci-dessous.


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Alors que je suis complètement étranger au monde artistique, j'ai été profondément touché vers 12-13 ans par une oeuvre incroyable que j'ai découvert dans une numéro de "Science et vie" sur le thème de l'univers. Le magazine présentait la photo d'un morceau de tableau au fond noir où étaient peints délicatement en blanc les uns à la suite des autres des nombres dans l'ordre croissant.


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A peu près la même photo que celle vue dans le magazine


Mais qu'était donc ce tableau ?

En 1965, roman Opalka, peintre d'origine Polonaise à eu un incroyable et extraordinaire flash alors qu'il attendait la femme de sa vie à la terrasse d'un café. A partir de ce jour il se lança dans l'oeuvre qui ne prendrait fin que le jour de sa mort : "OPALKA 1965/1-∞". Retranscrire un à un les nombres, à partir de 1, en blanc sur des toiles de même dimension d'environ 1 mètre 40 sur 2 mètres. Après quelques hésitations initiales, il décida rapidement de peindre ses chiffres sur des toiles noires auxquelles il rajoutait à chacune d'elle un peu plus de blanc sur le fond, rendant ses toiles de plus en plus blanches avec le temps.

La première toile débuta au chiffre 1 pour finir au chiffre 35 327, ce qui vous donne une idée du travail que représente chacune des toiles qu'il appelle "détails". Sa moyenne était d'environ 5 "détails" par an.


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Vue complète d'un des "détails"



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Zoom


Revenons à mon histoire : une dizaine d'années plus tard, alors que je vivais à Paris et que j'avais toujours cette photo de tableau qui me trottait dans la tête, j'ai écrit au magazine pour leur demander des renseignements avec le peu de souvenirs qui me restaient. Et oh surprise ils ont réussi à me retrouver l'article paru 10 ans plus tôt et j'ai pu alors découvrir avec précision quelle était cette oeuvre et qui en était l'auteur. Et là, comme quoi la vie nous réserve des surprises toujours aussi incroyables, j'ai découvert après quelques recherches sur le net qu'une exposition allait être organisée très peu de temps après, à Paris, à la salle du Jeu de Paume et que Roman serait là.

Afin de mieux comprendre cette oeuvre qui m'avait tant marqué, j'ai rapidement acheté un formidable livre qui lui était consacré "OPALKA 1965 / 1 - ∞" aux Éditions La Hune. Ce livre décrit la vie de Roman, ses origines, ses débuts, sa vision du monde artistique actuel, comment il eût son flash, son oeuvre, mais aussi les émotions et réflexions qu'il a pu éprouver à certains moments de sa vie, notamment quand il arrivât au chiffre "1 000 000".

Quelques semaines après j'ai eu l'immense honneur et la chance de pouvoir visiter l'exposition et de passer un moment privilégié avec Roman Opalka et son épouse. Ce fût un grand jour pour moi. L'homme était largement à la hauteur de ce que j'imaginais. De plus quelle émotion de circuler devant ces toiles recouvertes de chiffres, ces toiles qui avaient tellement hanté mon esprit, et de repartir avec une dédicace sur mon livre.

Pour information, l'oeuvre comprend les tableaux mais aussi :

  • les pinceaux qui ont servi à réaliser les toiles, soigneusement numérotés
  • des photos de Roman prises dans les mêmes conditions et avec la même chemise blanche à la fin de chacune des toiles, laissant ainsi apparaître l'évolution du visage de Roman au fur et à mesure des années
  • et, pour finir, un enregistrement audio par toile de la voix de Roman citant en polonais les chiffres peints au fur et à mesure qu'il les couchait au pinceau


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Exemples des photos prises à la fin de chacune des toiles


Si mon interprétation de la page d'accueil du site officiel de roman Opalka est bonne, l'artiste est arrivé au chiffre "5 607 249" avant de s'éteindre, mettant alors un point final à son oeuvre.

Pour la petite histoire, depuis un moment déjà le fond de ses dernières toiles était tellement blanc qu'on ne pouvait distinguer les chiffres (peints eux aussi en blanc) que sous un certain angle et grâce au fait que le blanc utilisé pour le fond est différent de celui utilisé pour peindre les chiffres.


Merci Roman et, comme on dit : "chapeau l'artiste" !!!!

Commentaires

1. Le dimanche 18 septembre 2011, 22:34 par Pilippe (Rouen)

Je ne connaissais pas. Merci de m'avoir fait découvrir. C'est impressionnant. Philippe.

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